La flambée des prix des assurances habitation et automobiles pousse les Français à adapter leurs comportements. Une tendance inquiétante se dessine : près d’un tiers des assurés préfèrent désormais taire leurs sinistres plutôt que de les déclarer.
Cette stratégie, motivée par la crainte de voir leur cotisation s’envoler, révèle un arbitrage complexe face à l’inflation galopante. Cette réalité soulève des interrogations majeures sur la durabilité du système assurantiel actuel.
La crainte d’une majoration de la prime comme frein à la déclaration
Dans un climat économique tendu, nombreux sont les Français qui choisissent de taire leurs incidents domestiques ou automobiles. Cette stratégie, née de la peur d’une hausse de leur cotisation, peut s’avérer contre-productive. En gardant sous silence des dommages mineurs, les assurés s’exposent à voir ces derniers s’amplifier, générant ainsi un coût supplémentaire bien plus conséquent lors de réparations futures.
Selon l’étude de Leocare, 30% des assurés français préfèrent gérer eux-mêmes leurs petits sinistres plutôt que de risquer une augmentation de leur assurance habitation. Cette approche, motivée par la volonté de préserver leur budget mensuel, peut finalement se révéler plus onéreuse sur le long terme, tant pour les particuliers que pour les compagnies d’assurance. Les spécialistes recommandent la transparence comme meilleure protection.
- 30 % des Français évitent de déclarer des sinistres mineurs.
- 46 % évaluent le coût et les bénéfices avant de déclarer un sinistre.
- 66 % déclareraient davantage si cela n’impactait pas le prix de l’assurance.
- 89 % des Français affirment n’avoir jamais commis de fraude à l’assurance.
- 11 % admettent exagérer ou falsifier les détails lors d’un sinistre.
Une fraude encore limitée mais sources de risques élevés
L’enquête révèle que 11% des Français reconnaissent avoir manipulé les faits auprès de leur assureur. Ces pratiques, allant de la présentation d’une fausse facture à l’exagération des dégâts, peuvent entraîner la résiliation immédiate du contrat, sans mentionner les poursuites judiciaires potentielles. Ces comportements sont consignés dans un registre national, compromettant durablement l’accès à des polices d’assurance à tarifs normaux.
Bien que minoritaire, cette tendance préoccupe le secteur assurantiel. Elle se manifeste principalement lors de déclarations concernant l’habitat ou les véhicules, avec des conséquences dépassant le simple traitement du dossier. Une meilleure information des assurés quant aux sanctions encourues pourrait contribuer à réduire ces agissements frauduleux qui pénalisent l’ensemble des souscripteurs.
Entre décisions individuelles et impacts sur l’ensemble du système
Les choix personnels de 30% des Français de ne pas signaler leurs sinistres perturbent le principe de mutualisation des risques, fondement même du système assurantiel. Cette réticence, quoique justifiée par une gestion prudente du budget familial, soulève des interrogations sur la viabilité et l’équilibre financier du modèle. Un phénomène qui risque, à terme, d’entraîner une hausse généralisée des primes.
La complexité des démarches administratives décourage 65% des assurés, constituant un frein majeur aux déclarations. Une simplification des procédures pourrait favoriser une meilleure communication des incidents, évitant ainsi des complications ultérieures et des surcoûts pour toutes les parties concernées. Une refonte des processus apparaît nécessaire pour maintenir l’intégrité du modèle d’assurance français.